Du 27 mars au 1er juillet 2024, le Centre Pompidou accueille une rétrospective dédiée au sculpteur roumain Constantin Brancusi. Inventeur de la sculpture moderne, il a marqué son temps et l’histoire de l’art, en révolutionnant l’art contemporain. 

Au sixième étage du musée, un immense espace est consacré à l’exposition qui, on peut le dire, est réussie. La scénographie, le choix des œuvres, la médiation : tout y est pour s’imprégner de l’univers d’un des plus grands artistes du XXe siècle. Le centre Pompidou expose plus de cent-vingt sculptures et quatre cent œuvres ; entre chefs-d’œuvres célèbres, photographies d’archives et tableaux de maîtres, l’institution propose une exposition riche et complète. 

Dès la première salle, les majestueux coqs nous impressionnent. Dans un espace pur de blancheur, le.a spectateur.trice est directement submergé.e par les œuvres monumentales de Brancusi. Dans la troisième salle, une frise chronologique arbore le mur, comme on peut souvent en voir lors de rétrospectives. Pourtant ici, elle attire particulièrement l’œil et donne envie de s’y attarder : elle est composée de différentes photographies de Brancusi, de ses amis, de son atelier, ainsi que d’œuvres de ses contemporains, comme Fernand Léger. Dans la salle, on entend en fond, des musiques populaires roumaines ou des musiques de films : ce qu’écoutait l’artiste. Plusieurs de nos sens sont happés, ce qui rend la visite unique, originale, et qui retient l’attention. Cette salle nous permet de nous projeter à la place du sculpteur, afin de mieux le comprendre. Ici sont exposées ses œuvres en bois, largement inspirées par l’art et les traditions roumaines. Il puise son inspiration dans ses racines et crée des pièces et des formes aujourd’hui devenues incontournables.

L’exposition s’achève sur une salle dédiée à ses oiseaux, une œuvre qui a révolutionné l’histoire de l’art : lors de passer la douane étasunienne, L’oiseau dans l’espace n’est pas considéré comme une œuvre d’art et on lui applique les frais de douanes destinés aux objets manufacturés. Jamais une telle œuvre n’avait été vue, ce qui rend perplexe les douaniers quant à la véracité des propos défendus par Brancusi. L’artiste les mènera en justice et gagnera le procès. Ce scandale a remis en question la définition de l’art, la différence entre art et artisanat, ainsi que le rôle de la douane dans la détermination de la valeur artistique d’une œuvre. 

Avec son oiseau, Brancusi redéfinit l’art contemporain et impose de nouvelles formes. La dernière salle de l’exposition regroupe plusieurs sculptures, plus grandes les unes que les autres, pour nous couper le souffle une dernière fois, avant de retrouver nos vies à la sortie du musée.